Celestine Les Cyclo’ butineurs Ernest

Coucou nous revoilous, avec 3700 kms au compteur

lundi 9 mai 2011, par Pauline et Régis

Buna ziwa tout le monde....

Apres trois semaines de silence, nous revoila enfin pour quelques articles et photos...

Eh oui, ca y est depuis 10 jours nous avons franchis la frontiere ventue mais ensoleillee et c est la que tout commence a se gater... La pluie est arrivee nous rendant la vie nomade plutot delicate. Heureusement elle est arrivee en douceur nous laissant le temps de nous habituer. :-)

Bref, une premiere nuit ou Regis a tente de traire une chevre pour nous faire un bon fromage sous les yeux morts de rires de nos hotes, puis squat de maison abandonnee sous les bons conseils de deux francais baroudeurs Maya et Yvan sur les routes depuis 6 mois avec leur velos, masque, tuba et parapente (comme quoi on est leger). Puis, un petit bain dans les eaux thermales d une riviere a Herculane pour Regis (toujours sous les conseils avises de Maya et Yvan) apres une journee forte eprouvante (vent, pluie, routes dont on ne voit pas le bout...), j ai prefere restee dans le froid de la riviere normale (deja goute a la radioactivite en Hongrie).

Regis a egalement fait sa premiere voie d escalade en Roumanie, dans du P1 (cotation roumaine entre 5 et 6a+) lors de l open climbing 2011 qui s est trouve sur notre route.

Puis nous repartons de plus belle, et la c est le drame ! le porte bagage de Regis s est brise en deux... Heureusement Jullian nous a fait un bricolage ’a la roumaine’ comme il dit. Sa reparation a tenu jusque Bucarest (300kms plus loin) donc plutot solide le fil de fer.

Et puis, nous avons quitte les grosses routes pour les axes ruraux, asphalte ou pas, les chevaux tirent de belles charettes en bois chargees d herbes fourageres que les paysans viennent couper a la faux. Les mamies et papis sont assis sur des bancs devant leur maison discutant tout en observant la route et les passants.

Les bras se levent a notre passage lancant des buna ziwa, des drum bun (bon voyage) ou suivant les velos du regard comme si des ovnis traversaient... Les enfants se mettent en groupes et nous tapent dans la main en hurlant des hola ou des hello. Quel accueil !

Nous avons egalement fait une superbe rencontre lors d une soiree chez Gigi et Adriana qui nous ont recu comme si nous etions leurs enfants. Nous avons deguste notre premier sarmale (chou farci) et notre premiere mamaligua (gateau de polenta) dans du lait de chevre (fraichement trait le matin meme) pour le petit dejeuner. Cette derniere accompagnee d une omelette avec du lard des poules et du cochon maison. Un delice que nous ne sommes pas prets d oublier et qui nous a tenu au corps jusqu au soir. Repartis plein d emotion et charges de bons produits du jardin, nous avons continue la route sous la pluie jusque chez un apiculteur.

24 ruches et un grand jardin bien cultive il arrive a vivre avec sa femme et son fils. Ca grouille de poussins en cette saison, les porcs sont au fond du jardin, poireaux pommes de terre, arbres fruitiers sont cultives pour la famille et probablement un peu de vente pour arrondir les fins de mois. Trop de pluie pour le voir travailler avec les abeilles alors il fabrique ses ruches en attendant le soleil.

Repartis sous la pluie pour une longue longue route, nous nous arretons dans un magasin de velo (ca ne court pas les rues par ici), je file acheter quelques petites collations pour nous donner du moral apres cette dure matinee. Degustant sereinement les yeux dans le vague, je me fais alpaguer par un jeune qui me dit ’bun bun ?’ (bon ?) je lui repond que oui et il s approche du sac pour se servir. Decontenancee et fatiguee, je me laisse faire sans reagir. Quelques kilometres plus loin alors que mon moral est au plus bas entre cette pluie qui n en finit pas et cette action de perte total de control, 3 ouvriers nous croisent a velo et sans un bonjour nous demande une cigarette.

C en est trop, il faut dire que depuis que nous avons mis les pieds ici, nous ressentons une certaine convoitise des roumains envers notre cher petit euro. Eh oui, ils font partie de l’europe mais se sentent un peu comme la derniere roue du carosse alors ils partent travailler en Italie, en Espagne ou en France laissant leurs enfants ou leurs familles ici au profit de quelques euros qui leur permettra de construire la plus grosse maison du village ou acheter la belle mercedes qui les rendra fier.

Le probleme c est que cette situation ne dure qu un temps, les belles et grosses maisons attendent l argent pour etre terminees. Le confort est bien loin d etre le notre avec un robinet qui ne distribue pas toujours l eau qu il faut aller chercher au puit, un toilette au fond du jardin et ou l eau chaude est inexistante dans les villages ( pas si dramatique en ce printemps meme pluvieux mais immaginez vous sous un metre de neige en plein mois de janvier ?). Par contre tous sont equipes de telephone portable, de tv sans oublier les lumieres qui restent allumees sans necessite.

Un pays a deux vitesses... Alors que faire, comment agir efficacement sans alimenter les reseaux qui entrainent vers la pauvrete un pays qui semble avoir les moyens de se developper. Quelle est la place de l’Europe. Certes une belle idee mais ici quelle representation pour ces populations ?

Nous sommes donc alles passer une nuit en Bulgarie pour reflechir a tout ca, se detendre un peu dans une auberge de jeunesse et retrouver notre confort a l’europeenne pour une nuit a Ruse pensant rencontrer l association caritas. domage pour nous jour ferie ce vendredi, c est ca l organisation de derniere minute.

De retour en Roumanie, et je terminerai ce long article ainsi, nous avons rencontre Marc, un ingenieur voyageur suisse, sur les routes depuis un an au volant de son engin fonctionnant grace a une remorque de panneaux solaires (http://www.projet-icare.ch/projet.html). Apres un bon pic nic nous avons decide de camper ensemble pour partager nos aventures respectives. C est dans ce genre de moments que l on sent que nous sommes encore de petits voyageurs et que beaucoup d aventures nous attendent avant de rentrer a la maison.

Bises a tous Pauline

3 Messages de forum (laisser votre message)

  • Coucou nous revoilous, avec 3700 kms au compteur 11 mai 2011 22:24, par Isabelle

    Coucou les baroudeurs,

    Quel plaisir de vous lire, et de parcourir quelques routes avec vous.
    La traite de la chèvre m’a rappeler de bons souvenirs, un jour d’orage dans la Vanoise en bivouac dans une cabane de chasseur, avec une chèvre qui ne nous avait pas quitté depuis la veille quel bonheur ce lait chaud au réveil gagné à la force du poignet.

    Je pars en août me rapprocher des grandes montagnes, j’aurais quelques sentiers à partager.

    Au prix ou est le gasoil il y a de l’avenir pour les vélo taxis.
    Bon vent.
    Bises
    Isabelle Peigné

  • Coucou nous revoilous, avec 3700 kms au compteur 10 mai 2011 18:42, par Noroît

    Oui, c’est vrai qu’on sent un peu la fatigue et le moral en berne. Bon, c’est normal et ça passera vite ! Mais 3700 km déjà, quelle belle prouesse !

    La Roumanie c’est pour certains un peu la misère alors que d’autres, qui continuent à vivre comme en 1950 chez nous, restent contents de leur sort. Comme quoi il ne faut pas envier les riches pour être heureux.

    Merci pour vos longs messages et pour les photos. On vous suit au jour le jour ici. Gros bisous et bonne continuation.

  • Aaaah vous nous manquiez ! 10 mai 2011 09:50, par Zwoofff

    Houla on sent la fatigue présente et le moral un peu en baisse.
    Aller, courage de belles images et de belles rencontres sont encore à venir. Eh puis c’est dans ces moments là qu’on se forge les meilleurs moments et qu’on apprécie ensuite la vie plus simplement. Continuer de nous faire rêver ... ;-))

    Zwoofff.com



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