Nous voila dans l alphabet cyrillique perdu au milieu de toutes ces lettres bien etranges et de tous ces phonemes incomprehensibles.
Apres la premiere crevaison de Regis et des difficultes a trouver la frontiere, 1 heure d attente au poste pour traverser ce petit niestre de rien du tout qui nous a fait faire des centaines de kms de detour. Nous voila sur ce bateau pour 5 pauvres minutes. Le cadre est magnifique tres vert, des pecheurs un peu partout et une belle ambiance de vacances sous ce beau soleil estival. Nous prenons la premiere rue a droite pour trouver asile pour la nuit et la tout s enchaine, les gens ne comprennent rien de ce que l on essaye d expliquer. On mime la tente, on dessine... rien n y fait ils vont nous chercher des cartes routieres pour savoir laquelle on veut acheter. Waouh, ca va pas etre si simple...
Une femme parle anglais et arrive a notre rescousse, quand ils comprennent que l on cherche un jardin pour la nuit c est le cri de soulagement. Ils se disputent les deux touristes et c est a mourir de rire de les voir s exiter a fond pour nous trouver une place dans une langue comme l ukrainien, on a simplement envie d exploser de rire de les voir s agiter dans tous les sens. On finit par s installer dans une usine d osier et alors que je commence a sortir de quoi nous rassasier, voila des petites assiettes, du the et des sucreries pour nous souhaiter la bienvenue. Regis tente de s integrer en amenant son assiette au milieu du groupe d hommes mais tous se dispersent pour lui laisser le banc pour lui tout seul. Rate...
Puis voila qu un voisin nous propose sa douche et l autre le petit dejeuner pour demain matin. Un vrai travail d equipe et de voisinage.
Nous reprenons la route heureux de decouvrir ce nouveau pays... Des champs, des champs et encore des champs. Pas moyen de rencontrer quelqu un par ici. 3 voitures dans la matinee, ils nous font de grands signes mais peu a peu la solitude nous pese.
2,3,7 jours plus loin c est la cata, la motivation a completement disparu. Nous avons le moral dans les chaussettes et cette Crimee ne semble jamais se rapprocher. Alors on avance sans regarder autour de nous, la tete dans le guidon en pensant a pourquoi nous sommes la, et la famille et les copains.... Et pourtant les gens nous accueillent toujours mais le contact ne se cree plus. Nous ne sommes plus disponibles, ereintes par la chaleur et les kilometres... La langue est si complexe ?
Peut etre un passage oblige alors que les 5000kms passent au compteur, on ne le voit meme pas. Ouille ouille ouille rien ne va plus, on songe meme a prendre le train.
Alors voila qu avant d attaquer la Crimee la pause s’impose histoire de reprendre du poil de la bete et reconstruire ces echanges qui font notre beau voyage. Nous voici chez une prof d anglais a domicile et un buizness man qui cultive de superbes et delicieuses fraises ou nous degustons la bortsh ukrainienne ; chou, bettraves carottes trop bon, une bonne douche histoire de nous decrasser un bon coup et un bon lit pour recuperer.
Dur dur cette Ukraine ou tout est immense. Les champs font 3 a 5 fois la taille de ceux francais, les routes sont d immenses lignes droites, les villes mettent 1h30 a traverser et les fraises pesent 65g. Nous partons donc en direction de la crimee en esperant trouver de petites routes car ils roulent un peu comme des dingues et le flux des voitures vers les zones touristiques ne nous attire guere.
Sinon que dire, nous sommes tous bronzes, nos mollets sont d acier, nous avons chacun une crevaison a notre actif et les ennuis de gargouillis au niveau des ventres ont l air de s estomper. Peut etre fallait il s habituer a l eau des puits... Nous ne savons pas trop comment nous allons retourner vers la Roumanie car les liaisons bateaux semblent complexes mais entre les cargos, les ferrys et nos petites gueules de french on ne devrait pas avoir trop d ennuis. On vous dit...
Pauline